DANS LA RUE

DANS LA RUE – PENDANT LA MANIF, LE BLOCAGE ou L’ACTION

LE CONTRÔLE D’IDENTITÉ / LA FOUILLE

1) Petits rappels qui fait du bien :

– Ne pas avoir nos papiers sur soi lors d’un contrôle n’est pas un délit ni un motif de placement en garde-à-vue (GAV). Cependant il est possible que les flics nous embarquent pour aller vérifier notre identité au poste pendant maximum 4H. Ce n’est qu’une formalité, cela ne figurera pas au casier judiciaire.

– Le petit état civil est l’unique chose que nous sommes, en principe, en obligation de donner. Il se compose de 5 éléments, comme les 5 doigts de la main : nom, prénom, date de naissance, lieu de naissance, adresse et c’est tout ! Pour le reste, nous n’avons “rien à déclarer”.

Astuce : Si nous en avons la possibilité, parlons en amont avec nos camarades de la stratégie collective à adopter en cas de contrôle. Parfois les flics n’ont pas assez de moyens pour emmener celles et ceux qui n’ont pas de papiers en vérification d’identité. Donc premièrement, ne pas avoir ses papiers peut constituer une stratégie de défense collective solidaire et efficace avec les personnes interdites de manif, ou les personnes sans papier. Deuxièmement, ne pas avoir ses papiers peut permettre de se garder une marge de manœuvre pour donner une identité collective (« On s’appelle toutes Camille Dupont ! »)

Astuce bis : Quand la situation laisse présager qu’on va être placé.e en GAV, on peut choisir d’attendre d’être devant l’officier de police judiciaire (OPJ) pour donner notre petit état civil. Cela permet parfois d’être placé.e «sous X» temporairement (ou pas, à nous de voir) sur notre fiche d’interpellation et de laisser la possibilité aux flics de faire une erreur administrative, comme par exemple nous confondre avec Robert. On peut revenir sur notre identité à tout moment pendant la GAV.

2) Le CONTRÔLE :

– Si le flic écrit nos identités sur une feuille volante, et ne demande pas nos papiers, il est possible de donner une identité imaginaire. Attention, usurper l’identité de quelqu’un est un délit assez lourd .

– Si le flic demande nos papiers ou écrit sur une sorte de tablette, si on souhaite la donner, ne donnons QUE notre petit état civil.

3) La FOUILLE :

– Sans arrêté préfectoral les flics ne peuvent pas toucher à nos affaires lors de la fouille du sac. Ils peuvent nous demander de les sortir, c’est à ce moment qu’on peut essayer de dissimuler des choses. – La palpation de sécurité (au-dessus des vêtements) peut être faite par un homme sur une femme mais pas la fouille au corps.

DANS LES ÉLANS COLLECTIFS

1) L’oeil de lynx :

Pensons à toujours mater les positions et attitudes des flics, elles peuvent nous donner des pistes sur leurs intentions. Cela permet aussi d’éviter de propager des rumeurs qui créent des mouvements de foule inutiles.

2) La grappe de raisin :

Les flics arrêtent le plus souvent des personnes isolées ou qui tombent par terre. Bougons en groupe et/ou en binôme. Lors des charges et des mouvements de foule, attraper ses camarades par les épaules est une bonne technique pour ne pas tomber par terre et rester soudé.es face à la police. Attention, à ne pas déséquilibrer ou étrangler la personne qu’on tient malgré nous ! Vérifions que personne n’est seul.e à l’arrière.

3) La communication claire :

Nous pouvons parler directement à notre voisin.e de foule ou bien crier des phrases qui donnent du courage, créent de la cohésion, ou donnent des infos utiles (« On reste ensemble / on se tient par les épaules / les flics à l’angle à droite »). Essayons d’éviter les « attention » qui n’apportent pas de messages clairs.

A L’HÔPITAL

En théorie il faut une enquête pour casser le secret professionnel. En réalité, il arrive que les flics viennent nous chercher à l’hôpital, en demandant au préalable à l’accueil si des patients ont un certains types de blessures typique des manifs (coups à la tête…).

1) Éviter que les keufs nous retrouvent :

– N’allons jamais à l’hôpital seul.e.

– Si on s’en sent capable, allons dans un hôpital le plus loin possible du lieu de la manif.

– En théorie on a le droit de demander la non divulgation de notre présence à l’’accueil et d’anonymiser nos données hospitalières, (l’anonymisation est forcément levée à la sortie de l’hôpital et rend les ordonnances inutilisables). En pratique, le meilleur moyen à notre connaissance d’échapper à la police à l’hôpital est de donner un faux nom à l’accueil et une fausse version de ce qui a produit la blessure.

2) Une fois que les keufs sont là :

– Si les flics veulent nous interroger, refusons de les voir, et n’oublions pas que nous avons le droit au silence (Répéter inlassablement : «Je n’ai rien à déclarer »). On peut s’opposer à la présence des flics avec l’aide de la personne accompagnante et du personnel médical. Le médecin chef du service peut s’opposer à une audition

L’ARRESTATION

1) Le temps qu’ils nous traînent :

– Si on pense qu’on a du matériel incriminant aux yeux des flics sur nous, balançons-le immédiatement.

– Pensons à alerter la foule et nos camarades : crions (“je me fais arrêter” ou simplement “aaaaah”). Car la plupart du temps nos camarades ne savent pas qu’on se fait arrêter, et les informer peut leur laisser la possibilité de nous venir en aide.

– Faisons le poids mort. Laissons nous tomber comme une vieille chaussette et Gilbert de la BAC va bien galérer à traîner notre lourde carcasse. Cela permet de ne pas collaborer à notre propre arrestation, mais surtout de gagner du temps pour laisser la possibilité à nos camarades d’intervenir.

2) une fois immobilisé.e :

Les flics vont tout de suite essayer de nous mettre la pression pour nous faire parler. Ce qu’ils veulent et tâcherons de faire tout au long de la garde-à-vue, c’est construire un dossier incriminant contre nous. Notre dossier est un ensemble de documents (PV de contexte du jour de la manif, une fiche d’interpellation, un PV d’audition de garde-à-vue, un PV de fouille…) que le juge aura sous les yeux le jour de notre procès.

Ce qu’on conseille, c’est d’essayer de parvenir le plus vite possible à dire « je n’ai rien à déclarer ».

Il est important de commencer à ne rien leur déclarer dès la rue pour ne pas instruire nous-même notre dossier. On ne sait pas ce qu’ils ont comme preuves contre nous. Si on parle, on peut créer des preuves contre nous-même s’ils n’ont rien, ou contredire des preuves qu’ils ont déjà. Les flics peuvent toujours être énervés contre nous et notre silence, gardons en tête que c’est pas eux qui décideront de notre sort, mais le procureur.

Si on souhaite le donner, on peut donner notre petit état civil (5 doigts de la main : nom, prénom, date de naissance, lieu de naissance, adresse) c’est le seul élément qu’on est tenus de fournir. On peut voir un intérêt à rester sous X jusqu’au commissariat pour permettre une marge d’erreur aux flics sur le PV d’interpellation.

Le juge peut prononcer une interdiction d’entrer en contact pour les inculpé.es d’une même affaire. Ne montrons pas que nous connaissons les autres interpellé.es, cela évitera aussi aux flics d’avoir recours à des formes de chantages.

Ne reconnaissons pas notre matériel quand les flics nous le présentent. Une fois un objet mis dans notre fouille, il figurera au dossier jusqu’au procès. Plus notre fouille est vide plus l’élaboration de notre défense sera facile.

Que ce soit sur le trottoir, dans le camion, ou dans nos cellules, formons nos co-arrêté.e.s sur le “rien à déclarer”, la procédure de comparution immédiate où il faut demander un délais, et l’enjeu des garanties de représentation pour éviter la détention provisoire.

Ne nous laissons pas faire si les flics nous prennent en photo il n’en ont pas le droit !