AVANT DE QUITTER LA MAISON

A LA MAISON – AVANT LA MANIF, LE BLOCAGE ou L’ACTION

PRÉVOIR LES GALÈRES JUDICIAIRES

L’idéal est d’avoir en tête que tout ce qu’on prévoit avant de partir, ce sera de l’inquiétude en moins en garde-à-vue. Pour partir l’esprit libre, pensons à :

1) Réunir nos « GARANTIES DE REPRÉSENTATION” :

notre pièce d’identité (carte d’identité, permis de conduire ou passeport)

une attestation de domicile (facture EDF/de tél à notre nom, ou attestation d’hébergement, datant de moins de 3 mois)

contrat de travail ou promesse d’embauche, et/ou certificat de scolarité

ou encore convocation à un examen, justificatif de participation à une association, etc …

Les juges attendent de cet ensemble de documents qu’il garantisse qu’on a des contraintes (travail etc) et qu’on va pas se barrer en Colombie dans le délais qui sépare notre comparution immédiate de notre date de report de procès. Concrètement, ces papiers peuvent nous éviter d’être envoyé.es en détention provisoire (c’est-à-dire en prison en attendant notre procès) ou d’avoir un contrôle judiciaire (c’est-à-dire des contraintes privatives de liberté) en attendant le jour J du procès.

Astuce : Pensons notre domiciliation de manière stratégique. Le juge ne peut pas, en théorie, nous interdire d’un territoire où on vit/travaille.

Par exemple : Suite à une manif à Paris, si on habite en banlieue et qu’on ne veut pas être interdit.e de Paris par le contrôle judiciaire, on va penser à se domicilier chez un.e ami.e qui vit à Paris, et qui veut bien nous fournir une attestation d’hébergement à titre gratuit accompagnée de sa pièce d’identité.

Astuce bis : Pensons à préciser avec nos garanties les n° de tél des personnes que l’on souhaite prévenir en cas de GAV (ex :employeur) ça nous évite que ce soit les flics qui le fassent.

2) Prévoir une “PERSONNE-CHECK” : C’est quelqu’un qui ne va pas en manif et qu’on préviendra quand on sera bien rentré.e. Précisons-lui que le soir de la manif, elle peut être tranquille car on peut encore être en vérification d’identité au commissariat et ressortir au bout de 4h.

Si cette personne n’a pas de nouvelles de nous le lendemain matin, elle transmettra nos garanties de représentation à notre avocat.e ou au groupe de soutien juridique, dont elle doit avoir le contact.

3) Pensons à “FAIRE LE MÉNAGE” : C’est-à-dire faire en sorte que notre logement soit vide de matériel incriminant aux yeux des flics. En effet, une perquisition peut avoir lieu pendant la garde-à-vue. Les flics affectionnent le matériel informatique et les téléphones, pensons à les mettre à l’abri chez un.e ami.e.

Si on vit avec d’autres personnes, pensons à leur dire de ne rien dire aux flics lors de leur venue. Si notre appart n’est pas nettoyé et que nous craignons une visite des flics, pensons à laisser un double des clés de chez nous à la “personne-check”. Elle pourra faire le ménage pour nous.

Enfin, partons avec un nom d’avocat.e et son barreau au cas où on serait arrêté.e.

FAIRE SON SAC

Cette étape peut nous paraître anodine voire inutile, et pourtant, les audiences de comparution immédiates sont pleines de personnes qui ont oublié leur couteau dans leur poche, donc avant tout, vidons bien toutes nos poches ainsi que notre sac avant de les re-remplir.

1) Les affaires dont on peut SE MÉFIER

– Vérifions que nous n’avons pas d’objets directement incriminants que l’on porterait malgré soi dans notre sac : drogues, armes, couteau de toutes sortes. – Si on ne veut pas être tracé.e, évitons de prendre notre carte bleue ou notre carte de transport et privilégions les espèces et les titres de transport à usage unique.

– Vérifions que nous avons bien caché nos tatouages et cicatrices, retiré nos bijoux et piercings, pour éviter l’identification ainsi que les mauvaises blessures. Les vidéos de caméra de surveillance ou les photos de flics sont parfois plus précises qu’on ne le pense.

2) Les affaires dont on peut avoir BESOIN

– Concernant nos affaires : prenons un change sans logo, aux couleurs unies, et le plus ample possible toujours pour éviter l’identification. Pensons à prendre de la bouffe (il vaut mieux trop que pas assez!), de l’eau, des mouchoirs et, contre les gaz du sérum physiologique (ou mieux, une bouteille de maalox mélangé à de l’eau).

– Nous recommandons très fortement le port du masque de plongée pour se protéger des armes de la police. Astuce : attention, pas de lunettes de piscines car un tir risquerait de nous casser l’arcade, mais bien un masque qui englobe toute l’arcade sourcilière, résistant mais le plus souple possible pour amortir le choc. – Nous recommandons également le port du masque de respiration type FPP2 en papier pour les gaz, trouvable dans tout magasin de bricolage qui se respecte. Enfin, pensons à prendre des gants si nous ne voulons pas laisser nos empreintes partout. Si on pense avoir du matériel incriminant aux yeux des flics, prévoyons un sac à part, qu’on pourra lâcher facilement en cas d’urgence.

3) La question du TÉLÉPHONE :

Les flics nous géolocalisent à l’aide de notre carte sim, ce qui peut faciliter notre arrestation.
– Les flics peuvent en
exploiter les données, qui seront citées à charge lors du procès. (ex : SMS, captures d’écran)
– Il peut y avoir une mise sous scellée de l’appareil pour les besoins de l’enquête ce qui est fort embêtant

Si nous voulons tout de même le prendre, nettoyons nos téléphones de tout SMS ou image incriminant aux yeux de la police, et pensons à mettre un code compliqué.

Et c’est parti !